dimanche 24 juin 2012

La nation bafouée

Il est de ces trépas qui vaudraient renaissance, croyance inaliénable en la grâce du destin. De ces étés trop doux, héritiers d'un aurore bourgeonnant, récoltant la splendeur au coeur de la misère. Las, si misérables ils furent, nos guerriers démontrèrent qu'en France, rien ne va, et la lueur éclatante se fit pâle et lointaine aux murmures des cithares de la mélancolie. De ces joueurs médiocres, tel Nasri le Magnifique gratifiant avec majesté et finesse les maigres cancrelats que sont ces journalistes osant donner leur opinion, à son encontre de surcroît, et ce sans l'accord du Maître du Jeu, il faudra discourir. Privons-les de l'honneur de l'aînesse en ma prose et votre lecture, et analysons ensemble les adversaire rencontrés :

L'Angleterre refusa le jeu. Faute de la confiance nécessaire suite aux multiples échecs rencontrés face aux bleus d'antan, la perfide Albion crut au spectre angoissant digne d'Alfred Hitchcock. Cette rencontre ressemblait étrangement à celle ayant débuté la "campagne du bus" (n'est pas maquisard qui veut) contre l'Uruguay. Alors, Mexique/Afrique du Sud, plus ou moins forts qu'Ukraine/Suède ?

L'Ukraine se reposait sur un seul homme. Lequel ne peut désormais proposer les délices de son touché délicat plus d'une fois par semaine, tant le grand os vital le trahit lorsqu'il prétend s'y voir tenté. Alors, pour ce seul bon match, unique éclaircie d'un mauvais Caravage, l'on entendit chanter les héros d'un soir. La grandeur de ces gueux fut balayée par la suite. J'y viens.

Les suédois étaient éliminés, et défendirent haut leur honneur. Ils ne bradèrent pas leur talent, leur hargne, leur volonté, leur passion. Les géants du froid occirent si aisément nos vils mutins que bien vite fut contée le désastre à venir, lequel en fut "normalisé" (je hais ce terme, héritier d'une tradition techniciste prétendant à l'absolu sociétal ; un jour, peut-être, ma plume sera-t-elle serf d'un autre assemblage sans ordre, équivalent politico-économique au présent : cela, malgré tout, est un autre sujet. Mais, qui sait...), bref, normalisé disais-je, et d'aucuns pourraient croire à une préméditation, tant le manque d'implication était évident dans cette rencontre. Alors qu'à mes yeux les italiens sont tellement supérieurs aux amis du Capricorne...

Alors, que dire de cette Espagne ? Je ne connaissais pas Jordi Alba avant cet Euro, et n'ai jeté qu'un regard méprisant à cette sélection vêtue du rouge de la honte perpétuelle, du sang encore chaud de la dignité et de l'authenticité perdues à jamais par ces laquais d'Europe. Jordi Alba, donc. Le néo-barcelonais a ma foi toute la panoplie de la Barbie Salope. Battu, il se jette, glousse, et fait voir jaune à ses concubins. Mais je suis injuste en traitant un homme dans la multitude à son image. Busquets, Arbeloa, Ramos, ces fameux récupérateurs de génie, sevrant de ballons l'opposant. A ceux qui moquent et travestissent la souffrance de la sorte, l'on ne peut que la leur souhaiter.

Bon, il me semblait devoir vous entretenir du Coq, et j'ai malencontreusement trébuché sur l'Ane. Revenons à l'animal méritant citation. Il a manqué du courage, de l'abnégation, du collectif, un véritable travail de l'ombre : jeu sans ballon, passes courtes, précises et vives, peu de touches de balle, une véritable percussion. Je dois avouer que seul Ribéry faisait illusion dans ce registre. Mes excuses à l'anonyme qui se reconnaîtra, car si essayer n'est pas réussir, échouer n'est pas renier. Et c'est cela, avant tout, qu'il faut pointer dans cette fausse équipe, scindée entre une défense pitoyable, bien que le sénateur Mexès fut projeté du parloir au banc quand un Koscielny prometteur le croisait sur le chemin de l'ombre au ver luisant, mais accompagné tout de même d'un des plus grands simplets de l'histoire de la sélection (pouvant notamment expliquer l'utilisation altruiste des primes touchées par les joueurs, il faut occuper ce pauvre garçon), un milieu d'étoiles que l'on aurait surnommées naines blanches si Valbuena s'y était substitué, tant leur glas n'a, finalement, jamais été qu'une question de minutes, et un attaquant...attendez, Nicolas Anelka à l'antenne. Oui, pardon Nicolas, un attaquant-récupérateur, crucial dans le football moderne dans l'optique de ne PAS marquer de but, héritier d'une nouvelle école de pensée prônant la réussite dans l'échec, le bac avec 2 de moyenne pour intégrer X, la chasse d'eau raffluant les douceurs d'une journée de labeur, la calculatrice affirmant que 2+1=6,55957, la coloscopie avec une caméra dirigée vers le proctologue...Ah, ces sophistes ! Et leur chaman guère supérieur au précédent, avec son regard fier et sa prétention sans limite ! Quelle est belle, cette France de Valmy, de Verdun, de Vic...euh non pas la lettre V, j'achète un M, tous comptes faits, cette France de madame Michu donc, qui n'a pas perdu son chat, puisque ce dernier est demeuré tout ce temps dans les crocs de la tondeuse à gazon (comprenne qui pourra). Bref, j'en perds mon latin, mon français, mon volapuk. Ces joueurs sans éducation, sans talent, sans rien, osèrent en sus de cela prétendre à plus que l'opprobre populaire, le roi Samir avant eux. Moins fringant que le cultissime "Yipi Ka-Yé, mother fucker !" de la saga Die Hard, l'insulte fut égérie du périple de ces incapables : grotesque, sans sens, sans goût, perdu au fond de l'abysse des désirs oubliés. Je maudirais volontiers celui qui désira ceux-là...

Pour terminer, il me faut honorer Lloris et Cabaye lesquels furent seuls à paraître impliqués et de qualité dans l'effectif. Peut-être le second n'a-t-il pas voulu participer à la mascarade suédoise. Le premier la retardant de longues minutes...

A vous les studios !

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