jeudi 17 mai 2012

Ah, Tigran Vartanovich, tu nous manques...

Tigran Vartanovich, lui as-tu dispensé ta précieuse devise "Nulle, nulle et encore nulle !", pour qu'à la fin de l'envol, il toucha ? Car ce Vishy Anand solide, attendant son heure, sereinement, te rappelle à nos souvenirs... Deux hommes dans l'histoire ont su te briser, et le brave Boris n'est guère de cette trempe. Alors quand bien même le béton n'est pas titane renforcé, il suffirait d'une cage de verre pour enfermer sa créativité envolée, au fond qu'importe...Car si l'indien, tout auréolé de sa nouvelle couronne pour encore 2 ans, voit ployer tels vautours des temps jadis Carlsen et Aronian, son échine sera rompu, ils sont bien les Spassky et Fischer de notre temps. Du brillant attaquant soviétique aux nerfs fragiles à l'idole du Monde Libre, l'on perçoit l'éclat d'un renouveau éternel. Pour l'arménien, une machine froide qu'était l'URSS a laissé sa place aux combats cybernétiques, le norvégien semblant encore, contre son opposant d'une décennie Karjakin, tellement humain...Alors patientons, encore, dans ces instants étourdis que l'oubli engloutie...

Ce fut donc une Sveshnikov, l'indien disposant des blancs. Les pièces s'échangèrent, une à une, s'accouplant dans une danse qui n'avait de macabre que la paix omniprésente et le débat silencieux. Faut-il interdire les nulles ? disent les uns. Simplement les limiter dans le temps, proposent les autres, plus raisonnables, guère efficaces cependant. A mes yeux, l'identité des joueurs importe avant toute chose dans ce conflit entre ultra-combattants auto-proclamés et partisans du faux-semblant. Un match doté d'un Carlsen, Aronian, Ivanchuk ou encore Nakamura n'aurait pas connu tel déroulement. Laissons donc les individus médiocres se contenter du bois de chauffe quand viendront les flammes salvatrices. Bon, laissons ici les références bibliques et opérons à une transition toute trouvée...

Lien :  http://moscow2012.fide.com/en/

 Journée capitale hier lors du championnat des Etats-Unis, et, une fois n'est pas coutume, je commencerais par ces dames, lesquelles nous ont offertes un spectacle bien misérable. Entre Zatonskih et Krush, la guerre était promise, las, les tranchées mirent promptement fin aux velléités de la première, éliminant un à un les fantassins puis généraux ennemis. Krush, devant affronter les deux plus faibles joueuses de ce tournoi (Kats et Baginskaite) peut souffler : à tout le moins, elle sera en départages.

Chez les hommes en revanche, il faut célébrer les victoires sensationnelles de Kamsky et Nakamura, confirmant désormais qu'il y a 2 tournois, le leur et celui des autres. Face à Lenderman, d'ordinaire brillamment assisté, l'enfant soviétique effectua une partition magistrale, étouffant peu à peu avec les noirs un adversaire dangereux auquel je promettais un demi-point sur les deux géants. Et il ne l’accomplira guère devant le numéro 5 mondial...

En effet, Nakamura, dans une situation périlleuse, ne pouvant se mouvoir décemment, prit son temps, replaçant, rafistolant, échafaudant une conception splendide, enfermant les pièces blanches de Stripunsky dans un étau. Ne voulant périr étouffé, ce dernier sacrifia une Tour, en pure perte, malgré une résistance acharnée, la technique du Samouraï était tout simplement impossible à affronter.

En attendant, dans deux rondes, demain donc, l'affrontement des 2 favoris. Le trait à Kamsky...

Liens : http://www.uschesschamps.com/live pour les parties.
            www.livestream.com/uschess  pour les commentaires en anglais de Ben Finegold et       Jennifer Shahade, en direct. Attention cependant, la seconde a pour apanage un accent californien...très prononcé.




Crépuscule du tournoi Sigeman and Co de Malmö hier, avec une constatation simple : les étrangers étaient bien supérieurs aux suédois, à l'exception notable du benjamin Grandelius, lequel ne sut percer la muraille Tikkanen, pourtant en grande difficulté toute la partie. Une nulle de combat au goût amer, mais guère de regrets pour la défaite de la veille face à un Caruana expéditif devant Johnny "Kill'Em'All" Hector. L'italien l'emporte, suivi d'un Leko à moitié satisfaisant (quelques victoires, pour changer) et donc Grandelius, promesse assurée d'un nouveau bon GM suédois, fier héritier des grands Stahlberg et Andersson.

En attendant un petit compte-rendu football de la sélection anglaise, comme suggéré par certains (lesquels se reconnaîtront), portez-vous bien !

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