vendredi 25 mai 2012

La rançon de la gloire

L'équipe olympique ukrainienne est en mal de renaissance, la formation conçue depuis Ponomariov n'ayant guère permis à la nation entre deux mondes d'espérer l'avènement d'un pareil titan. Quelques excellents combattants d'open, certes, mais point de charisme digne d'un tournoi fermé d'envergure.
En de telles circonstances, les jaunes et bleus s'en vinrent défier leurs voisins polonais, en leur terre sacrée de Lublin.
Seront proposés chez les ukrainiens : Efimenko, Kryvoruchko, Korobov, Fedorchuk, Zherebukh.
Le dernier, benjamin du groupe, est certainement le meilleur espoir depuis plusieurs années, s'étant illustré lors de la dernière Coupe du Monde, éliminant notamment Mamedyarov, et à Cappelle la Grande, qu'il remporta en solitaire.. Souvent excellemment préparé, il est à suivre.
Quant aux occidentaux de l'épreuve, le soleil illumine Bartel, Socko, Macieja, Miton et Swiercz.
Là encore, le plus jeune et champion du monde junior 2011 de l'équipe polonaise aura clairement sa carte à jouer, l'opposition entre les deux espoirs promettait beaucoup. De fait, elle a eu lieu aujourd'hui.
La compétition se déroule en Round Robin, chaque polonais affronte chaque ukrainien, les couleurs étant distribuées par nation. L'Ukraine aura les blancs lors des rondes 1,3,5.

Première ronde à l'avantage évident des ukrainiens, Efimenko triomphant dans une partie très complexe de Swiercz, Fedorchuk matant Socko dans un Dragon avec Cd4 et Fe6 (sans pour autant avoir jamais semblé connaître la position à compter de son 11ème coup, dépensant 30 minutes pour celui-ci...), Zherebukh dans une variante d'ordinateur de Française d'Avance valorisant sa qualité devant Bartel, Korobov s'avouera cependant vaincu dans un gambit dame longtemps à son avantage face à Macieja, l'ultime joute étant couronné d'un partage combatif. Mêlez enjeu et volonté, et vous obtiendrez systématiquement de tels résultats. Nul règlement ne transformera la nature même d'un homme veule, la loi n'étant pas la morale.

Aujourd'hui, seconde opposition, encore une fois la victoire fut jaune et bleue, d'un point seulement cependant, Zherebukh craquant dans une position favorable contre son rival futur Swiercz. Dans les autres parties, Fedorchuk, encore en crise de temps au 20ème coup, réalise une bonne nulle contre Bartel, Macieja étant sévèrement puni pour son roi déroqué par Efimenko, Korobov matant Miton en finale dans une partie maîtrisée parfaitement et Kryvoruchko sauvant une parité qui aurait pu être plus pénible dans une finale inférieure contre un Socko pour l'heure en forme déplorable.

La suite demain, avec le retour du championnat du monde de concert.

Je m'étais dans un post précédent sévèrement érigé contre les efforts destinés à soutenir financièrement de manière outrancière les joueuses d'échecs face à leurs rivaux du sexe fort. L'un de mes arguments consistait en la diminution du mérite particulier et de l'effort consenti par chaque compétitrice due à l'opulence. Peut-être, compte-tenu de la révélation de la journée, me suis-je fourvoyé. Voir la meilleure joueuse française depuis plusieurs décennies, doté d'un titre de GM, devoir monnayer son talent auprès d'une émission sous-intellectuelle, faisant honte à la plus primaire tentative d'expression réfléchie, est définitivement à regretter. Rappelons que cette émission approcha précédemment Tkachiev et Mazé, le premier recalé du fait de son "accent trop prononcé" (comment, ils sauraient additionner deux et deux ?!?), le second refusant dignement. Car il s'agit bien de dignité en la matière, Marie Sebag ne pouvant être l'étendard fier de notre discipline dans un tel monument à la gloire de la pire misère créative depuis Bo le Lavabo de Vincent Lagaffe. Et si encore ce talent était directement la cause de la démarche commercialo-débilitante de notre première chaîne nationale... Ici, le cliché sera usé et ré-usé, "l'intello à lunettes un peu timide" pervertie en "joueuse d'échecs autiste et prétentieuse" lorsque le secret sera découvert. Un océan de larmes de colère devant une telle méprise de notre passion serait bien tôt asséché par le furieux billet bariolé. Si seulement le commerce d'ineptie n'était que l'apanage de sieurs ineptes...

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